HAMSI Boubeker, villageois planétaire

Hamsi Boubeker

Issu d'une famille nombreuse, HAMSI Boubeker a vu le jour en 1952 à Bejaïa, dans les prémices de la guerre d'Algérie. Habitant Saint-Josse depuis plus de 25 ans, cet artiste polyvalent et autodidacte est devenu un musicien,
chanteur, conteur et peintre reconnu, dont la réputation n’est plus à faire tant en Belgique qu'à l’étranger.
Habitué à écouter chanter sa mère et sa grand-mère lors des mariages, HAMSI intègre, à onze ans, le Conservatoire traditionnel de son village natal en tant que choriste, où il prend des cours auprès du célèbre Sadek El Bejaoui, le « maître incontesté de la chanson andalouse ».

Animé par le désir d'en faire son métier, celui-ci tente l'aventure en France, et emménage à Paris en 1977 chez une de ses sœurs en vue d'enregistrer son premier album. Quand arrive la date butoir d'expiration de son visa, le disque de musique traditionnelle n'est pas encore prêt. Il part alors risquer sa chance en Belgique. Par un heureux hasard, il y fait la connaissance de Serge Moureaux, qui lui conseille d'aller à l'ambassade belge en Angleterre pour obtenir un visa d'artiste. À force de pugnacité, il devient le premier chanteur kabyle à tourner en Belgique dans les années 80.

Au-delà des nombreux concerts prestés au chant et à la guitare auprès de publics variés, il produit également des cassettes audio, deux vinyles (45 tours) et un album de contes berbères de Kabylie dont il réalise lui-même l'illustration de la pochette. Aidé par une voisine, il apprend les techniques de base du dessin, ce qui lui permet de représenter fidèlement des personnages présents dans les contes. Il s'émerveille de ce nouveau mode d'expression. Touché à cette période par le décès de son père et lassé d'endosser le rôle de manager/producteur, il abandonne peu à peu la musique pour se consacrer exclusivement à la peinture.
Dès la fin des années 80, il commence à exposer dans des Centres culturels. HAMSI est tourné vers le monde, il voyage et exporte ses tableaux en Europe, mais aussi en Algérie. L'art rythme son quotidien, lui donne du courage, lui permet de faire face à la perte de sa mère et à l'absence de sa famille en Belgique.

Son attrait pour l'art naïf lui permet de remettre au goût du jour des motifs traditionnels, présents sur les tapisseries et les poteries, qui servaient de moyen de communication entre les femmes algériennes. Ses dessins parlent de ses souvenirs d'enfance, de contes et légendes, de rites ou encore de traditions, comme par exemple une cérémonie de mariage retracée sur une série d'assiettes, une toile représentant la guerrière berbère « Kahina », ou encore « Le marché des figues de barbarie » illustrant les célèbres concours kabyles de mangeurs de figues. On retrouve dans son travail son âme d'enfant tant à travers des thèmes abordés qu'au fil des couleurs chatoyantes utilisées. La peinture d’HAMSI lutte contre l’oubli qui menace sa culture et communique l’image globale d’une contrée, d’un mode de vie, tout en lui donnant une dimension onirique. Sa peinture est un mélange de décors géométriques inspirés de la tradition et de la représentation « réaliste et naïve » de personnages. Humanistes et anthropologiques, ses toiles sont régulièrement comparées au travail de Breughel ; ce dernier l'a notamment inspiré pour « Le grand repas ».

En 1994, ce citoyen du monde s'active sur un nouveau projet, « Les mains de l'espoir » - la paix par le respect des cultures dans plus de 82 nations - pour lutter contre le racisme, sensibiliser au respect des droits humains (www.mainsespoir.be). Découleront cinq ans plus tard, de grandes fresques picturales représentant des mains décorées au henné installées dans la station de métro Lemmonier, où se croise au quotidien une population multiculturelle. Une marque de reconnaissance inestimable pour HAMSI, heureux que son travail soit visible pour le grand public dans un lieu populaire et de compter parmi les 59 références artistiques belges présentes dans les stations du transport bruxellois. La Ministre de la Culture de la Communauté Française, Fadila Laanan, l'honore en 2009 du titre d'Officier de l'Ordre de la Couronne, décoration octroyée par l'État pour son mérite artistique.

Pour sa collection « La terre est mon village », présentée pour la première fois en Belgique (après Paris et l'Algérie), il retrouve le Musée Charlier où il a présenté plus de 70 œuvres en mars 2016 : scènes de villages, tâches quotidiennes, richesses culturelles aujourd'hui en péril face à l'urbanisation. « Une exposition qui nous ressemble, qui nous rapproche » précise son auteur. À cette occasion, HAMSI Boubeker a été honoré Citoyen d'Honneur de Saint-Josse.

Les 3 endroits préférés d'HAMSI sont : le restaurant Omiros et ses charmants patrons, la place Saint-Josse et la commune en elle-même, ce village planétaire. HAMSI ne manque pas de rappeler son attachement à sa commune d'adoption. Il s'est d'ailleurs investi à plusieurs reprises dans les activités socio-culturelles communales (collaboration durant 5 ans avec le Musée Charlier : fête de la musique…). Il est aussi l'investigateur du projet « Moi aussi j'ai un rêve » (en référence au discours de Martin Luther King « I have a dream ») réalisé avec les enfants des écoles primaires de Saint-Josse.

Une émission dans le programme « L'invitation » lui a été consacrée début mars 2016 sur la Trois (RTBF).
À découvrir sur le web via www.rtbf.be/linvitation

www.hamsi.be


 

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